On ne part pas, on ne revient pas
Hélène Cixous

Née à Oran, en Algérie, Hélène Cixous a participé à la fondation de l’université de Vincennes (Paris 8) en 1968, où elle crée en 1974 le doctorat d’études féminines. Elle est l’auteure d’une œuvre importante composée de près de soixante-dix textes de fiction, d’essais et de pièces de théâtre, parus principalement aux éditions Grasset, des femmes-Antoinette Fouque et Galilée. Elle a reçu le prix Médicis en 1969 pour Dedans.

Hélène Cixous

Hélène Cixous

On ne part pas, on ne revient pas

Prix : 11,25 €

Ce texte enregistré en lecture publique le 24 novembre 1991, au théâtre de La Métaphore à Lille, est paru dans la Bibliothèque des voix, dans une lecture à trois voix de Nicole Garcia, Christèle Wurmser et Daniel Mesguich.

« Le goût du mot assassin dur et doux
dans la bouche,
il faut pouvoir le dire, le goûter
On pourrait le sertir,
le monter comme une pierre
À l’anneau de la main,
Comment en est-on venu à le traiter
Comme un mot étranger ? L’assassin
L’accessoire essentiel du théâtre,
l’as de nos tragédies
Pourrais-tu m’expliquer
ce tour de passe-passe
Au théâtre, l’être humain est
un assassin
En réalité l’assassin
s’appelle être humain
Je me demande pourquoi nous
appelons théâtre
le théâtre seulement, mais pas la vie
Et saurais-tu me dire pourquoi
nous craignons tant
de voir ce que nous ne craignons pas
de faire
Le crime commence au petit déjeuner
Entre les tartines les poignards, le soir
Nous étouffons le meilleur de nous
Sous un oreiller,
je ne sais pas combien d’enfants. » H. C.

  • 1991
  • 168 p.
  • 11,25 €
  • EAN 9782721004215

La Presse en parle

Une sorte d’oratorio du malheur, une incantation peut-être destinée à conjurer la mort, car nous sommes au théâtre et depuis toujours, c’est là le lieu de la catharsis. Toutefois, le Destin se tromperait s’il prenait Hélène Cixous pour Clara. S’il la frappait en croyant la détruire, d’un de ces fléaux qu’elle évoque si bien. Atteinte d’une pierre au flanc, chue au fond d’une trappe, menacée par un feu de brousse, cette panthère éclate en imprécations tellement fortes et originales, que le Destin en serait pour ses frais.

Nicole Casanova, La Quinzaine littéraire, 16 avril 1992

Bibliographie

Aux éditions des femmes-Antoinette Fouque