Manne
Hélène Cixous

Née à Oran, en Algérie, Hélène Cixous a participé à la fondation de l’université de Vincennes (Paris 8) en 1968, où elle crée en 1974 le doctorat d’études féminines. Elle est l’auteure d’une œuvre importante composée de près de soixante-dix textes de fiction, d’essais et de pièces de théâtre, parus principalement aux éditions Grasset, des femmes-Antoinette Fouque et Galilée. Elle a reçu le prix Médicis en 1969 pour Dedans.

Hélène Cixous

Hélène Cixous

Manne

aux Mandelstams, aux Mandelas

Prix : 15,75 €

Mandelstam, Mandela, deux noms que l’auteure noue par leurs syllabes communes, deux hommes, « deux amandes dans la poitrine du monde », le poète russe et l’homme d’action : un mort, un vivant, deux survivants. « Ils ne se connaissent pas, mais la même douleur les connaît. »
Les relevant, les ramenant au jour, deux femmes, Nadejda Mandelstam, Winnie-Zami Mandela.
Deux dates, 1er mai 1938, ultime bannissement dans un exil de glace d’Ossip Mandelstam, 12 juin 1964, condamnation de Nelson Mandela, à la privation de vie.
Un quart de siècle sépare et cependant ne sépare pas ces destins, qui, pour nous être contemporains, nous restent si difficilement imaginables, si étrangers.
Deux tragédies à la fois individuelles et historiques, deux noirs poèmes : « les yeux qui voient cela sont veufs de toute l’humanité ».

De quelle manne peut-on pourvoir ces habitants de l’autre monde, de la terre sans terre, du pays derrière les murailles ? Comment est-il possible pour l’un de survivre à l’Arrestation de vie ? Pour l’autre d’être posthume à toute Poésie ?

  • 1988
  • 340 p.
  • 15,75 €
  • EAN 9782721003690

La Presse en parle

Deux hommes, deux pays, deux continents, deux dates : 1er mai 1938, ultime bannissement de Mandelstam dans un exil de glace, 12 juin 1964, condamnation de Mandela. (…) Greffé sur l’histoire contemporaine, Manne n’est cependant ni un document historique ni même un livre directement politique. C’est un récit bouleversant composé de poèmes, scènes, anecdotes, images. Ensemble de thèmes qui s’entrecroisent, de choses vues et données à voir et à sentir, de métaphores qui s’échangent. Ce que transmet la magie de cette écriture c’est justement ce qui, à travers la prison du politique, reste librement humain, ce qui au cœur même de la machinerie de mort reste en vie et peut donner vie.

Françoise Van Rossum-Guyon, La Quinzaine littéraire, 16 juillet 1988

 

Bibliographie

Aux éditions des femmes-Antoinette Fouque