Placement libre
Ella Balaert

Ella Balaert, originaire d’Avranches, est romancière, nouvelliste, dramaturge, poète. Elle a publié une vingtaine de livres, plusieurs fois honorés par des prix, notamment le prix Boccace 2021 pour son dernier recueil de nouvelles, Poissons rouges et autres bêtes aussi féroces (des femmes-Antoinette Fouque, 2020). Normalienne agrégée, elle a exercé différents métiers avant de se consacrer entièrement à la littérature au sein des ateliers qu’elle anime et des associations d’auteurs et autrices (administratrice  de la SGDL).

Ella Balaert

Ella Balaert

Placement libre

Prix : 13 €

J’ai écrit ce roman dans une grande colère et une réelle inquiétude. Je le dédie à toutes celles et tous ceux qui se sentent exclu-e-s du monde, qui n’y trouvent pas, ou plus, leur place, pour qu’ils ne retournent pas cette injustice en violence contre soi ou contre autrui. E.B.

Une femme achète deux billets pour aller voir avec son ami, deux jours plus tard, une pièce de théâtre interprétée par un de ses acteurs préférés. Les billets sont en « placement libre ». À peine sont-ils imprimés que ces deux mots, pris dans les mailles d’associations douloureuses, réveillent son angoisse de n’avoir pas sa place ici-bas. Une partie d’elle regrette déjà cet achat. La narratrice est toujours en interrogation sur sa légitimité à occuper l’espace, à avoir une place sociale ou à réussir ses relations familiales et amoureuses. Elle ressent constamment un certain décalage. Elle est alors en passe de se décourager, de renoncer à se battre. Elle a quarante-huit heures pour décider que faire : de ses billets, d’elle-même…

Ce court roman, écrit dans un style vif et enlevé sous la forme d’un dialogue intérieur, aborde avec finesse et un certain humour les impasses actuelles de nos sociétés. Il décrit un mal être face aux injonctions qui font consensus, mais celles-ci n’empêcheront finalement pas la narratrice de trouver son espace de liberté, dans une vision résolument optimiste.

« La tête te tourne un petit peu. Tu l’avais vu indiqué sur ton écran ce n’est pas une découverte que t’arrive-t-il, c’est à cause de ça n’est-ce pas, le goût de bile du billet, tu ne savoures rien du tout en fait, tu as deux places pour aller voir Denis Prigent mais si ça se trouve tu n’y verras rien, tu seras mal placée parce que les billets sont en Placement libre. Tu n’aurais pas dû réserver ces places. Où iras-tu t’asseoir? Et si tu es au dernier rang? Et si un chapeau ou si un chignon (oh comme tu le vois ce chignon avec une grosse barrette plantée dedans) vient se poser juste devant toi et te cacher la vue?
Que tu regrettes d’avoir acheté ces entrées au théâtre !
C’est le problème du placement libre : trois fois sur dix tu es mal placée et dix fois sur dix tu as peur de l’être. Tu prends en main la feuille de papier. Tu ne quittes pas des yeux le mot placement le mot libre. Tu ne verras pas Denis Prigent, tu le sens quelque chose va t’en empêcher. C’est écrit, là. » E.B.

  • Octobre 2016
  • 96 p.
  • 13 €
  • EAN 9782721006592

La Presse en parle

Ella Balaert ou le roman d’une “lutte des places” Un livre où « il s’agit de se libérer d’une forme d’obéissance liée au rôle qui a été assigné, de tenter de définir et d’adopter sa place propre. En toute liberté, et avec le vertige que cela implique ». EB – Emmanuelle Favier, Médiapart, 26/11/2016 – Lire l’interview

Ella Balaert s’est imposée un impératif de rythme dont la règle est de ne jamais épuiser une idée pour maintenir le récit dans son muscle et dans son nerf. Virginie Troussier, ActuaLitté, 13/12/2017  Lire l’article

Ces pages, au cours desquelles naît une surprenante tension vers l’événement, sont un délice tant la langue qui y est proposée est juste et colle au propos. Sophie Adriansen, Sophielit, Janvier 2017  Lire l’article

Avec son écriture piquante, l’auteure plante les mots comme des banderilles qui appuient là où ça fait mal. On lit sans s’arrêter ces lignes qui nous renvoient à nos propres angoisses et à notre propre place. Laëtitia Déprez, Courrier Picard, 30/10/2016  Lire l’article

Une élégance, une précision du mot, des phrases vraies, drues, pour cerner, piquer au risque de la douleur – dans cette femme-là – ce qui fera sens dans les autres, toutes, et bien sûr, au premier chef, nous. Martine L Petauton, La cause littéraire, 7/12/2016 Lire l’article

Le lecteur est embarqué dans cette tentative d’habiter le présent, de faire coller les mots aux choses, nous donnant accès à l’être le plus intime de cette femme. Suzanne Chegrani, La nouvelle quinzaine littéraire, 16/04/2017  Lire l’article

Ne pas trouver sa place dans le monde serait-il si destructeur ? L’auteure répond avec une écriture ciselée, impatiente, élégante, extrêmement féminine. Athénaïse Merriaux, Daily Nord, 18/04/2017 Lire l’article

Fine et délicate, l’écriture nous amène au plus profond de ses réflexions et de ses émotions, sans voyeurisme, par petites touches. Yv, Lyvres, 21/04/2017 Lire l’article

Ella Balaert fait surgir un questionnement sur la liberté, sur la place qui nous est assignée à chacun dans la société et sur les mécanismes de l’exclusion qui broient les individus. Femmes de lettres.com, avril 2021

Bibliographie