ANA ou la jeune fille intelligente
Catherine Benhamou

Depuis sa formation au Conservatoire de Paris (CNSAD), Catherine Benhamou poursuit une carrière de comédienne qui l’a menée à l’écriture. Plusieurs de ses pièces ont été jouées. La mélodie sans les paroles est son troisième texte édité aux éditions des femmes-Antoinette Fouque. Elle a reçu en 2020 le Grand Prix de littérature dramatique Artcena pour Romance (éditions Koïnè).

 

Catherine Benhamou

Catherine Benhamou

ANA ou la jeune fille intelligente

Prix : 10 €

« Et la RAGE est montée
Tout est devenu rouge, les murs du supermarché, les panneaux des publicités.
L’air était rouge. Je n’y voyais plus rien.
J’ai laissé le caddie faire la queue tout seul,
et je me suis dirigée dans le rouge vers la sortie.
Je devais avoir l’air d’une folle, parce que les gens s’écartaient sur mon passage !
Et sans m’en apercevoir, je suis arrivée au métro.

J’avais  mes 23 cailloux prêts dans ma poche pour le jour où ça arriverait.
Je savais bien que ça viendrait sans prévenir.
C’est comme ça la rage.

Quelques jours avant, j’avais demandé à la professeure :
Combien il y a de stations de métro pour aller à la Tour Eiffel ?
Elle a regardé sur son plan et elle a dit : Il y en a 23.
Elle a vérifié : 23 pas une de plus.

J’ai ramassé 23 cailloux dans les allées du square. »  C.B.

« ANA ou la jeune fille intelligente est une fiction. Elle m’a été inspirée par les ateliers que j’anime depuis plusieurs années avec des groupes de femmes en alphabétisation. Dans ces ateliers, on s’intéresse aux mots, on joue avec eux, on les apprivoise, on les écoute ; ils nous entraînent dans des histoires, des voyages. Les personnalités de ces femmes, leur état d’enfermement, de dépendance, le silence auquel elles se trouvent réduites, leur courage, leur volonté de s’en sortir, ce qu’elles m’ont livré d’elles à travers les exercices, tout cela m’a inspiré le personnage d’Ana, qui parvient à changer sa vie grâce aux mots. Une fois le texte écrit, mon oncle, venu voir le spectacle au théâtre, m’a dit, très ému, que j’avais écrit l’histoire de ma grand-mère… » C.B., extrait de la postface.

ANA ou la jeune fille intelligente a été créée au Théâtre de l’Opprimé à Paris le 20 mars 2013 dans une mise en scène de Ghislaine Beaudout. La pièce a été interprétée par son auteure du 14 mars au 17 avril 2016 au Théâtre Artistic Athévains.

  • Mars 2016
  • 80 p.
  • 10 €
  • EAN 9782721006523

La Presse en parle

Ana, avec le temps, eut le sentiment de devenir bête. Passive parce qu’incapable de lire et d’écrire. Alors, elle s’inscrivit à un atelier d’écriture. Elle y découvrit les mots, et tous ceux que l’on peut forger à partir des mêmes lettres. À commencer par « mariage », qui donne « amer » … et surtout « rage » !

Didier Méreuze, La Croix, 18 mars 2016, lire l’article

Les mariages forcés, il en est beaucoup question ces dernières années. (…)
Catherine Benhamou, auteur de ce petit bijou intitulé ANA ou la jeune fille intelligente ne juge pas, ne donne pas de leçons, elle fait rire parfois, elle touche… souvent ! (…)

Audrey Le Roy, ActuaLitté, 28 mars 2016, lire l’article

Le récit d’Ana devient un aller retour parfois facétieux, parfois cruel, toujours subversif entre normalité et transgression, comme une parole enfin nomade, c’est-à-dire libre. Un magnifique récit théâtralisé.

Arnaud de Montjoye, Témoignage chrétien, Juillet 2016, lire l’article

Une femme découvre la liberté à travers les mots. Catherine Benhamou signe une partition sensible et pudique.

Catherine Robert, La terrasse, novembre 2017, lire l’article

Bibliographie

Aux éditions des femmes-Antoinette Fouque