Femmes égyptiennes, tradition et modernité
Nawal El Saadawi

Nawal El Saadawi (1931-2021), sage-femme puis psychiatre égyptienne, est l’autrice d’une œuvre audacieuse mise au service de la lutte contre les violences machistes. Excisée à 6 ans, réchappée in extremis à 10 ans d’un mariage forcé, elle écrit Ferdaous après la pendaison d’une détenue de la prison de Kanater dont elle a recueilli le témoignage. Censurée, démise de ses fonctions, menacée de mort par l’ordre établi qu’elle dérange, elle s’exile un temps aux États-Unis et devient consultante pour l’ONU. Elle s’éteint au Caire à presque 90 ans, sans avoir jamais cessé de lutter.

Nawal El Saadawi

Nawal El Saadawi

Femmes égyptiennes,
tradition et modernité

Traduit de l’arabe par Essia Trabelsi et Emma Chettaoui

Prix : 15,25 €

Égypte, années 1980. Zeïneb, Fatma, Leïla, Suzanne, Dorria, et bien d’autres sont étudiantes, artistes, mères de famille, exercent un métier, sont en prison ou à l’asile psychiatrique. Leur point commun ? Un certain malaise, qui va de l’angoisse à la dépression grave… « Folie », disent les psychiatres, qui les traitent à coups d’électrochocs et de calmants.

Naoual el Saadaoui, médecin elle aussi, a choisi de les écouter. Sous leurs symptômes et leurs souffrances, elle entend la voix du refus. Refus des mariages forcés, de l’excision et du harcèlement sexuel des oncles. Refus de la dure loi des pères, des frères et des maris. Refus de la résignation des mères et de l’hypocrisie petite-bourgeoise. Refus de l’islam lorsqu’il vire à l’intégrisme. Soigner ces femmes, pour elle, c’est d’abord les aider à transformer leur refus en combat, pour soulever le poids millénaire des traditions, pour affirmer leurs désirs de liberté et d’indépendance, leur droit à l’amour, à la culture, à la création.

  • 1991
  • 227 p.
  • 15,25 €
  • EAN 9782721004093

La Presse en parle

Dans Femmes égyptiennes, publié pour la première fois en 1973 et aujourd’hui réédité, elle expose les cas de seize femmes en détresse venues la consulter à son cabinet privé. Toutes sont en fait les victimes « de leur assignation à un rôle féminin limité, à la maison comme à l’extérieur de la maison ». Certes, elles ont le corps voilé, le regard baissé, la vie cloîtrée, la parole interdite, l’éducation contrôlée, la liberté jugulée, la sexualité confisquée, le plaisir excisé, mais tous ces contrôles sur leurs corps et leurs vies, ces procédures d’exclusion et de réclusion ne les privent pas de leur identité. Une identité que Naoual el Saadaoui a aidé ses patientes à retrouver.

Marc Ragon, Libération, 9 mai 1991

Bibliographie