Poèmes de la mémoire et autres mouvements

Prix Jabuti

Conceição Evaristo

Conceição Evaristo est l’une des grandes voix de la littérature brésilienne contemporaine. Née en 1946 dans une favela de Belo Horizonte (Minas Gerais), contrainte à travailler dès l’âge de 8 ans, elle réussit néanmoins à terminer sa scolarité à force de volonté. Elle devient institutrice à Rio de Janeiro. Tandis que ses premiers écrits sont publiés dans les années 1990, elle obtient un doctorat en littérature comparée. Ses romans, qui ont reçu de nombreux prix dont le prestigieux Trophée Yuvo Pato 2023 de l’Union des écrivains brésiliens (équivalent du Prix Nobel de littérature en Amérique latine), sont vendus à des dizaines de milliers d’exemplaires au Brésil et ont été traduits dans différentes langues dont le français. Les éditions des femmes-Antoinette Fouque ont publié Poèmes de la mémoire et autres mouvements (2019, édition bilingue), et un recueil de nouvelles, Ses yeux d’eau (2020).

Conceição Evaristo

Conceição Evaristo

Poèmes de la mémoire
et autres mouvements

Traduit du portugais (Brésil) par Rose Mary Osorio et Pierre Grouix
Préface dIzabella Borges et Postface de Pierre Grouix

Prix : 16 €

Publié pour la première fois en 2007, puis réédité en 2017, le recueil Poèmes de la mémoire et autres mouvements est le sixième livre de Conceição Evaristo. L’autrice y révèle une sensibilité complexe, incarnée et lyrique, d’où jaillissent des souvenirs d’une mémoire à la fois atavique et érudite. Elle nous invite à une profonde réflexion sur le pouvoir de la transmission en déployant une poétique qu’elle fonde sur le concept de escrevivências – l’écriture de la vie, du vécu – concept qui fonctionne pour elle comme moyen d’expression d’une mémoire collective mise en lambeaux par des siècles d’esclavage, de racisme et de misogynie.

« La nuit ne fermera jamais les yeux
dans les yeux des femelles
puisque dans notre sang-femme
dans notre liquide mémoire
en chaque goutte qui jaillit
se trouve un fil invisible et fort
cousant patiemment le filet
de notre résistance millénaire. »
C.E.

  • Mars 2019 (Édition bilingue)
  • 208 p.
  • 16 €
  • EAN 9782721007025

La Presse en parle

On se laisse porter ; on tresse alors les œuvres pour composer un tout nouveau poème. Didier Cahen, Le Monde des livres, 16 mai 2019

Le temps d’une écriture ou d’une vie passe ainsi entre Poèmes de la mémoire et autres mouvements, rappelant, de cette façon, la condition de nos acquis puisque, en effet, « il est des mondes submergés que seul pénètre le silence de la poésie ». Patrick Devaux, La Cause Littéraire, 4 septembre 2019

Il y a quelque chose d’audacieux dans ce goût de l’assemblage et des traits d’union, qui semblent refléter autant une endurance collective qu’une tranquillité individuelle, acquise face à la violence de l’histoire : une manière de réduire par la langue la « peur de la peur ». Luciano Brito, En attendant Nadeau, 26 mars 2019

Au reste, cette écriture relève en un sens de l’artisanat, d’un travail physique, qui permet à la figure de la forme en relation à la femme, de prendre corps et peut-être de revendiquer une essence. Didier Ayres, La Cause Littéraire, 6 mai 2019

Bibliographie

Aux éditions des femmes-Antoinette Fouque