La Messagère de cristal
Pham Thi Hoài

Pham Thi Hoài, née en 1960 dans le Nord du Vietnam, en pleine guerre, a commencé à écrire très jeune mais a dû attendre la timide tentative de démocratisation culturelle de mai 1988 pour être éditée. La Messagère de cristal est son premier roman, publié en 1991 et aussitôt interdit. Il est néanmoins traduit en six langues et a reçu un prix littéraire allemand récompensant le meilleur roman étranger en 1993 (Frankfurt Literaturpreis). Elle partage aujourd’hui son temps entre Hanoï et Berlin. Elle a traduit de nombreux auteurs allemands (Kafka, Brecht, Dürrenmatt…).

Pham Thi Hoài

La Messagère de cristal

Traduit du vietnamien par Phan Huy Duong

« Je refuse tout uniforme. Ils sont toujours trop étroits ou trop larges pour moi. Qu’on me laisse nue, avec ce corps flétri qui, très tôt, s’est arrêté de grandir. » P.T.H.

Comme le jeune héros du Tambour, de Günter Grass, évoqué en exergue au roman, la petite Hoài refuse de grandir, à la puberté, le jour même où elle aurait dû devenir femme.
Jusqu’à l’âge de quatorze ans, elle a vécu dans la demeure familiale. Avec des parents déchirés de querelles domestiques. Avec deux frères dont l’un finit hors-la-loi, tandis que l’autre sombre dans le plus étroit conformisme. Avec sa sœur jumelle, Hang, qui, elle, ne refuse pas de grandir. Jusqu’au jour où naît une autre petite sœur, « assoiffée d’amour », qui contraint un moment la famille au bonheur. Quand elle s’endort à tout jamais, cette « messagère de cristal » a transmis à la petite Hoài l’irrépressible désir d’amour.

  • 1991
  • 211 p.

La Presse en parle

Sans travestissement idéologique ou militaire, avec un humour caustique et poétique à la fois et une liberté d’écriture particulièrement attachante, c’est l’histoire d’une famille de Hanoï contée à la première personne par Hoài, une jeune femme qui a l’âge de l’auteure. Qui est habitée par un immense besoin de tendresse dans un monde qui en manque singulièrement, assoiffée d’amour : « Les années ont passé, je suis restée fidèle à ma classification des hommes, écrit-elle. Il n’y a jamais eu que deux espèces: ceux qui sont capables de tendresse et ceux qui ne le sont pas. »

Nicole Zand, Le Monde, 3 mai 1991