Des Siciliennes
Maria Rosa Cutrufelli

Journaliste et écrivaine, Maria Rosa Cutrufelli (Messine, 1946) a vécu en Tanzanie et en Angola, et n’a cessé de rencontrer des femmes partout dans le monde. Elle a fondé et dirigé pendant douze ans la revue Tuttestorie consacrée aux écrits et témoignages de femmes et a été à l’initiative, en 1984 à Rome, du premier salon du livre de femmes. Elle a enseigné, à l’université Sapienza de Rome, la théorie et la pratique de l’écriture créative. Elle est l’auteure de près d’une trentaine de livres, romans, essais, récits de voyages, livres pour enfants, traduits en vingt langues.

Maria Rosa Cutrufelli

Des Siciliennes

Traduit de l’italien par Laura Revelli

Prix : 11,25 €

Recluses, exploitées dans les fabriques, les usines, les champs, surexploitées à l’ombre des murs de leurs maisons (travail ménager, travail à domicile, travail au noir, production et élevage des enfants pour l’émigration…), les femmes siciliennes sont encore tenues pour les responsables de « l’immobilisme social et politique » du sud de l’Italie. « Rien n’est plus faux et mystificateur », dit Maria Rosa Cutrufelli, qui s’élève violemment contre les images, les lieux communs, les préjugés et l’exotisme qui tentent de toutes parts d’enfermer les femmes dans le lieu même de leur aliénation la plus profonde. Dans une analyse très concrète des racines sociales, économiques et idéologiques de cet « immobilisme », elle met en évidence la situation réelle que les Siciliennes sont obligées de vivre, et les rapports entre les structures idéologiques et politiques, et la réalité quotidienne.

  • 1977
  • 260 p.
  • 11,25 €
  • EAN 9782721000781

La Presse en parle

L’auteure relie le problème de la femme aux problèmes du « colonialisme » de l’Italie du Nord (grande industrie) envers les îles et le Midi, à l’exploitation, au sous-développement entretenu et rendu plus dévastateur par la politique gouvernementale qui suit les lignes habituelles de tout colonialisme exploiteur. Mme Cutrufelli nous fait voir l’évolution (ou plutôt l’involution?) de la condition féminine en Sicile depuis le début du capitalisme italien. […] Un tableau complet où l’horreur voisine au courage et surtout au grand désespoir d’une île sous-développée ainsi tenue en esclavage par les multinationales et les oligopoles nationaux. Une seule conclusion possible ; le socialisme seul pourrait, et qui sait quand, briser cette mafia, ce silence, ce scandale. L’auteure, s’inspirant des meilleurs textes marxistes et sociologiques, nous force à lire ce livre d’un bout à l’autre, sans jamais pouvoir souffler. Un grand document, solide, passionné et passionnant.

Maria Brandon-Albini, Europe, Mai 1977