Lumpérica
Diamela Eltit

Née à Santiago du Chili en 1949, Diamela Eltit a été, comme toute sa génération, marquée par le coup d’État de septembre 1973 contre Salvador Allende. Après avoir travaillé comme attachée culturelle pour le gouvernement démocratique du Chili à Mexico, elle partage aujourd’hui son temps entre Buenos Aires et Santiago. Lumpérica est le premier des treize livres qu’elle a publiés à ce jour. Ses romans sont des projets radicaux. Son écriture, exploratoire et rebelle, tend à une réaffirmation politique des marges.

Diamela Eltit

Diamela Eltit

Lumpérica

Traduit de l’espagnol par Florence Olivier et Anne De Waele

Préface de Michèle Ramond

Prix : 18,50 €

Lumpérica est une œuvre expérimentale. Le texte se déploie autour d’une scène unique en trois temps. De nuit, sur une place à Santiago, une femme et des gens du lumpen, illuminés par un néon publicitaire, clochardisent.
Premier temps : la construction plastique de la scène ; second temps : la jeune femme crie après s’être frappé la tête contre un arbre, puis brûle volontairement sa main ; troisième temps : d’une lame de rasoir, elle se taillade le bras gauche. En un temps, en un lieu, cela tient de la tragédie classique d’une part, d’une intrigue minimaliste d’autre part.
Le roman conte d’emblée sa propre genèse. La fiction y arbore de surcroît son double fond. Ce qui semble être le récit d’une scène, prise dans le faisceau du néon, acquiert soudain la dimension du récit d’un tournage incertain. Vouée à l’expression de l’indicible, la jeune femme illuminée est dès lors, si l’on suit l’allégorie de Lumpérica, l’écriture elle-même…

  • 1993
  • 256 p.
  • 18,50 €
  • EAN 9782721004420

La Presse en parle

Dans son premier roman, Lumpérica (le Lumpenprolétariat), on trouve déjà les traits fondamentaux de son esthétique : le discours elliptique et fragmenté, l’emploi de plusieurs genres (la narration, certes, mais aussi la poésie, le scénario cinématographique), et une phrase en général lapidaire, sorte d’affirmation visuelle du présent ou de l’étonnante plasticité de volumes corporels dans l’espace. L’essentiel de cette écriture est la présence du corps féminin. Aussi pourrait-on parler d’une esthétique du corps féminin blessé. Ce corps de femme est un territoire marginalisé qui renvoie à d’autres espaces marginaux.

Pablo Catalán, La Quinzaine littéraire, 16 avril 1992

 

Bibliographie

Autres éditeurs

  • Quart-monde, Christian Bourgois, 1992.