Femme en guerre
Dacia Maraini

Dacia Maraini est née en 1936 à Florence dans une famille antifasciste, athée et libertaire. Elle a toujours écrit, très tôt, et beaucoup : romans, poésie, théâtre, articles… et a consacré toute son énergie, tout son temps à la lutte des femmes…

Dacia Maraini

Femme en guerre

Traduit de l’italien par Michèle Causse

Écrit sous forme de journal, ce roman n’exprime pas seulement la brusque confrontation d’une femme avec une réalité multiforme dont la violence est sans commune mesure avec la grisaille de son quotidien. Dacia Maraini raconte la vie de l’Italie du Sud : condition des femmes, tensions sociales, dégradation de Naples et de la banlieue romaine, violence des institutions….

« Contre mon gré, je lui ai donné satisfaction. Par gentillesse, par habitude, par amour, je ne sais pas. J’attendais la fin pour goûter la joie de son plaisir forcené. J’éprouvais une satisfaction trouble et docile à le sentir accroché à moi, rageur, sombre, courant vers un plaisir solitaire. La satisfaction s’est vite transformée en rancœur. Et même en haine. Pour la passivité de mon corps, pour l’énergie sinistre et boueuse de cette étreinte, pour le devoir qui entravait ma révolte, pour la soumission perverse dont je faisais preuve. Quelque chose me brûlait la gorge, mais je n’arrivais pas à le recracher. » D.M.

  • 1977
  • 412 p.
  • EAN 9782721000880

La Presse en parle

Dans le journal quotidien qui consigne les faits mineurs d’une vie banale, trois oursins à ouvrir, le linge à laver, on passe de Giacinto, mari, centre des références, au « je » de la dernière phrase : « Maintenant, je suis seule et il me faut tout recommencer. » Ce n’est pas le premier livre de ce type, mais ce qui le distingue tient à deux éléments plus rares : la violence des relations sociales autour de cette femme et toutes les fantasmagories sécrétées par l’île. […] Tout est à commencer, mais ce n’est pas de la tête qu’est venue cette transformation, mais du corps, des violences subies directement ou non par le corps. Et c’est bien la force brutale de ce livre.

Françoise Lebrun, Le Matin de Paris, 20 juin 1977

Bibliographie

Autres éditeurs

  • L’Âge du malaise, Gallimard, 1963
  • La Vie silencieuse de Marianna Ucrìa, Robert Laffont, 1992
  • Le Bateau pour Kôbé : journaux japonais de ma mère, Le Seuil, 2003
  • Retour à Bagheria, Le Seuil, 2004
  • À pas furtifs, théâtre, Indigo, 2010