En pays assoiffé
Emna Belhaj Yahia

Née à Tunis où elle réside, Emna Belhaj Yahia a fait ses études de philosophie à Paris. Autrice de cinq romans et d’un essai (Questions à mon pays, éd. de l’Aube, Paris, et éd. Déméter, Tunis. 2014), publiés à la fois en France et en Tunisie, elle a également contribué à plusieurs ouvrages collectifs. Elle a signé de nombreux articles portant sur les aléas de la modernité, la notion de citoyenneté, les obstacles à l’émergence de l’individu dans les sociétés arabes, et ce tout au long des quatre dernières décennies. Elle a participé à la création d’un mouvement autonome de réflexion en faveur des femmes tunisiennes et pour la défense de leurs droits. Elle est membre de l’Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts Beit al Hikma et membre du Parlement des écrivaines francophones.

Emna Belhaj Yahia

Emna Belhaj Yahia

En pays assoiffé

Prix : 18 €
Ebook : 13,99 €

Le récit retisse le fil de la vie de cinq générations de femmes en Tunisie. À travers l’émancipation des femmes et le retour de bâton de l’islamisme sous sa forme la plus extrême : le terrorisme enraciné dans la haine des femmes. Il y a toujours de l’espoir cependant, mais il vient surtout des femmes.
D’emblée, ce roman nous embarque avec Nojoum, vieille dame aveugle que sa petite-fille questionne sur son histoire. Nous savons, dès les premières pages, qu’elles sont liées par un « Évènement » qu’elles ont vécu ensemble quelques années plus tôt, en réalité, on l’apprendra un peu plus tard, l’attentat du musée du Bardo à Tunis, où elles se trouvaient en visite.

« Juste après l’Événement, Nojoum avait éprouvé l’irrépressible désir de faire le plus grand mal qu’on pût imaginer. Mais comment s’y prendre? Elle n’arrivait pas à pleurer, avait l’âme lourde de méchanceté, rêvait de se venger en griffant, mordant, étripant, entendait la colère souffler sans arrêt au-dedans d’elle. Il lui poussait des crochets, elle avait envie d’être féroce et s’agrippait à cette envie pour se prouver qu’elle n’avait pas été anéantie. Sentir la méchanceté crépiter en elle, c’était tuer l’Événement, s’en évader. » E.B.Y.

  • Juin 2021
  • 252 p.
  • 18 €
  • EAN 9782721009012
  • Ebook 13,99 €
  • EAN 9782721009029

La Presse en parle

Emna Belhaj Yahia, l’une des voix les plus attachantes de la littérature tunisienne, explore les déchirures d’une société guettée par l’ensauvagement, entre malédiction et rédemption. Servi par une écriture lumineusement subtile où frémissent les corps et tressaillent les âmes. Le Monde, 18 décembre 2021

L’écriture de Emna Belhaj Yahia est à l’image du tissu sur le métier à tisser même si cela peut paraître facile à préciser. En effet, son écriture est très serrée, dense, détaillée comme pour ne laisser aucun interstice à l‘oubli. Le Club Mediapart, 27 février 2022

Emna Belhaj Yahia signe ici un très beau roman, empreint d’une réflexion grave mais aussi de générosité. Parlement des écrivaines francophones, 3 mars 2022

La lecture du roman d’Emna Belhaj Yahia est salutaire : d’abord parce que comme dans tout roman, il offre des parcours de vie stimulants ; mais aussi parce qu’il introduit complexité et incertitude dans ce qu’on souhaiterait être équation et solution. Diacritik, 8 septembre 2021

La romancière soulève une problématique très intéressante, rarement abordée dans le monde arabe : la corrélation avec l’inexistence du théâtre, de la tragédie, et le refoulé des pulsions cathartiques. La Cause Littéraire, 2 juillet 2021

Au temps des fermetures qui font retour, Emna Belhaj Yahia crée le temps exclusif et inouï du verbe qui permet saillies et béances. Lelitteraire.com, 28 mai 2021

Le récit tisse ainsi l’histoire d’une famille, plus précisément la vie de cinq générations de femmes. Biblioteca Magazine, juin 2021

Tout l’enjeu du roman d’Emna Belhaj Yahia consiste à interroger le mécanisme de ce passage ou de cette rupture entre la Tunisie d’hier et celle d’aujourd’hui. Lettres tunisiennes, 30 septembre 2021

En pays assoiffé est un superbe roman bien écrit, riche, complexe, ambitieux, vibrant d’intelligence et d’empathie où le littéraire se teinte en touches légères de sociologique, d’historique et de psychologique. L’Ecritoire des Muses, novembre 2021