
Prix Observator cultural 2020
Alina Nelega
Alina Nelega, dramaturge et romancière, est née en 1960 en Roumanie. Ses pièces sont traduites en de nombreuses langues, dont le français (Amalia respire profondément, éditions l’Espace d’un instant, 2012), et sont largement récompensées. Son roman Comme si de rien n’était reçoit en 2020 le prestigieux prix roumain Observator cultural. C’est aussi son premier roman traduit en langue française. Elle a par ailleurs traduit en roumain des pièces de théâtre, notamment de Saul Bellow et d’Eve Ensler.

Prix : 22 €
Ebook : 15,99 €
« En écrivant, elle se dit qu’elle réussira à mieux comprendre – en interchangeant le personnage de Nana avec celui d’un garçon, peut-être, avec Dani ou Mits, par exemple, ce serait plus facile – ah non, ce ne serait pas plus facile. Elle devrait s’instruire davantage sur les corps et les émotions, comprendre pourquoi son ventre est serré, nœud de désirs et d’inquiétudes, elle les reconnaît bien, ils sont clairs ces mots, mais elle a peur de les exprimer. Ah, si elle pouvait courir, voler, se jeter sur le sable chaud d’une mer, écouter, éperdue, le bruit des vagues. Elle s’imagine les vagues et au dessus, la montagne. » A.N.
Cristina traverse son adolescence dans les années 1980, durant la dernière décennie de la dictature roumaine. Élève dans un lycée de province, elle s’éprend d’une camarade de classe issue d’un milieu plus élevé et se découvre une passion pour l’écriture. Mais les diktats imposés par le régime lui barrent le chemin. Jeune adulte, elle s’efforce de naviguer entre les contraintes politiques, familiales et sociales qui pèsent sur les femmes. Elle essaie d’écrire, jonglant entre précarité, censure et autocensure. Avec un humour corrosif, les plus subtils rouages de l’oppression sont mis à nu.
« Alina Nelega a chamboulé avec Comme si de rien n’était les habitudes littéraires roumaines par un sujet peu abordé jusque là : l’homosexualité féminine. Placé dans un cadre historique précis, mais qui s’éloigne du souvenir des Roumains – la dernière décennie du «règne » Ceausescu -, le livre se présente comme un arrêt sur image de toute la société roumaine. Il y est question de la fameuse Securitate, du contrôle de la sexualité par le Parti, de pénurie, de corruption, de relations interethniques en Transylvanie – où se déroule principalement la narration -, d’abus politiques, de révolte étouffée. Il y est question d’amour et de féminité mais surtout de liberté. »
- Avril 2021
- 304 p.
- 22 €
- EAN 9782721008763
- Ebook 15,99 €
- EAN 9782721008770
La Presse en parle
Quelle inventivité littéraire, quelle précision documentaire, quel courage contestataire dans ce roman d’amour lesbien vécu sous l’ère du «conducatorbienaimé » et de « notremèreànoustous » Ceausescu… Traduit avec un soin aussi précis qu’inspiré. Marine Landrot, Télérama, 15 juin 2021
La jeune femme se protège et sauve sa peau, se révolte, se cabre et « écrit presque aussi vite qu’elle pense (…) les mots reviennent à elle comme un flux qui retrouverait une mer apparemment morte, asséchée ». Nana, sa chère et tendre, elle, est « assise sur une autre colline et contemple le monde étouffant dans un mouchoir croupissant, comme dans un lac gelé ». La cause littéraire, 21 mai 2021
Dense et généreux, courageux et émouvant, cinématographique dans ses détails et militant par son sujet, le roman Comme si de rien n’était a toutes les chances de voguer dès à présent vers un prix littéraire en France. RFI, 8 avril 2021
Comme si de rien n’était est l’un des rares romans roumains à traiter de l’homosexualité féminine sous Ceausescu. Édifiant. ActuaLitté, décembre 2021
Le roman d’Alina Nelega est une illustration de la force de l’expérience et de la pensée humaines, même lorsque celles-ci ont été soumises à un régime qui a cherché à les anéantir. Passage à l’Est, 7 mai
Un roman sensible, absolument splendide. Biblioteca magazine, avril 2021
Comme si de rien n’était est un livre rebelle, engagé et humaniste, à dimension universelle. Un livre comportant nombre de morceaux d’anthologie et dont la construction, les choix narratifs comme la langue épousent intimement le propos. Un très grand roman ! L’Or des livres, avril 2021
C’est un roman comme un appel d’air vivifiant qui se glisse dans les petits riens du quotidien, bernant le conformisme entretenu par le régime et le contrôle permanent des voisins. Alina Nelega nous offre un beau roman à ranger dans les classiques de la liberté. Les influences, avril 2021
Et la seule harmonie est permise à la langue. Ici, elle permet d’aimer hors des gonds et de soutenir celles qui ne s’inclinent jamais par convenance ou obligation. Le litteraire, mars 2021