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Artemisia Héroïne de l’Art
À l’occasion de la très belle Exposition Artemisia Héroïne de l’Art au Musée Jacquemart André redécouvrez deux livres essentiels : Actes d’un procès pour viol suivi de Lettres de Artemisia Gentileschi et Orpiment de Catherine Weinzaepflen.
Actes d’un procès pour viol suivi de Lettres de Artemisia Gentileschi
Dans ce procès pour viol qui se tient à Rome en 1612, la victime est Artemisia Gentileschi, fille du peintre Horatio Gentileschi ; l’accusé, Agostino Tassi, disciple de ce dernier ; et le plaignant, Horatio Gentileschi lui-même. Configuration trop exemplaire, et scène trop privée, pour ne pas susciter le plus baroque des procès, où tout s’exhibe sans que rien ne se dévoile. Sinon, peut-être, une unique loi : loi de violence que deux hommes, à l’envi, voulurent graver sur le corps, l’être et l’existence d’une femme.
Plus tard, Artemisia, peintre accomplie au génie parfaitement maîtrisé, et célébrée comme telle, évaluera, dans un de ses tableaux les plus cruellement réalistes, le juste prix de cette violence, de ce dommage physique et symbolique : c’est la décapitation d’Holopherne, à laquelle deux femmes, cette fois, œuvrent du même geste barbare et nécessaire.
des femmes-Antoinette Fouque, 1984, 244 pages, 19 €
Orpiment, le roman d’Artemisia de Catherine Weinzaepflen
« Je mettrai au poignet de Judith le bracelet de maman que je n’ai jamais pu me résoudre à porter, les hexagones d’or incrustés de jade forment un motif parfait. Et la robe sera jaune, décolletée. Pour les lignes de force, le rouge. Un tissu rouge sur lui, les taches de sang sur sa robe à elle. Il faut composer à partir du rouge. Les bras découverts. Six bras : ceux d’Holopherne qui tente de repousser les assaillantes, ceux de la servante qui l’immobilise et ceux de Judith qui lui coupe la tête. » C.W.
des femmes-Antoinette Fouque, 2006, 186 pages, 17 €
Jusqu’au 3 août l’exposition Artemisia Héroïne de l’Art au Musée Jacquemart André
À travers une quarantaine de tableaux, réunissant aussi bien des chefs-d’œuvre reconnus de l’artiste, des toiles d’attribution récente, ou des peintures rarement montrées en dehors de leur lieu de conservation habituel, cette exposition met en valeur le rôle d’Artemisia Gentileschi dans l’histoire de l’art du XVIIe siècle. L’exposition tend notamment à démontrer la profonde originalité de son œuvre, de son parcours et de son identité, qui demeurent encore aujourd’hui une source d’inspiration et de fascination. L’histoire d’Artemisia traverse les siècles, et la lecture que l’on peut faire de son œuvre – reflet de son vécu et de sa résilience – s’avère intemporelle et universelle.
Le Musée Jacquemart-André est ouvert du lundi au jeudi de 10h à 18h, le vendredi de 10h à 22h et les samedis et dimanches de 10h à 19h. Réservation sur ce lien