Aucun de nous ne reviendra

Coup de cœur 2017 de l’Académie Charles Cros

Grand Prix Contemporain 2018 La Plume de Paon

Charlotte Delbo

Aînée des quatre enfants d’une famille d’immigrés italiens installée à Vigneux-sur-Seine, Charlotte Delbo (1913-1985) rejoint les jeunesses communistes en 1932 puis travaille avec Louis Jouvet dont elle est l’assistante et l’interlocutrice avant de s’engager dans la résistance en 1941 avec son mari Georges Dudach qui sera arrêté avec elle et fusillé en 1942. Elle est déportée à Auschwitz-Birkenau par le convoi du 24 janvier 1943 principalement constitué de déportées politiques françaises. Elle en sera l’une des 49 rescapées. Pendant sa déportation, elle décide que si elle survit, elle témoignera de ce qu’elle et ses compagnes ont vécu. Elle en choisit le titre Aucun de nous ne reviendra, d’après un vers de Guillaume Apollinaire. Ce témoignage, écrit à toute allure sur un cahier à spirale environ six mois après son retour de camps, sera publié 20 ans plus tard, en 1965 par les éditions de Minuit. Il sera complété de deux autres livres Une connaissance inutile et Mesure de nos jours pour former la trilogie Auschwitz et après. Charlotte Delbo ne cessera plus d’écrire.

Dominique Reymond lit

Aucun de nous ne reviendra

de Charlotte Delbo

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[…] Il est une gare où ceux-là qui arrivent sont justement ceux-là qui partent
une gare où ceux qui arrivent ne sont jamais arrivés, où ceux qui sont partis ne sont jamais revenus.
C’est la plus grande gare du monde.
C’est à cette gare qu’ils arrivent, qu’ils viennent de n’importe où.
Ils y arrivent après des jours et après des nuits
Ayant traversé des pays entiers […]
Tous ont emporté ce qu’ils avaient de plus cher parce qu’il ne faut pas laisser ce qui est cher quand on part au loin.
Tous ont emporté leur vie, c’était surtout sa vie qu’il fallait prendre avec soi. […] C.D.

Charlotte Delbo était une des 230 femmes qui, dans Le Convoi du 24 janvier, partirent en 1943 de Compiègne pour Auschwitz. Aucun de nous ne reviendra est, plus qu’un récit, une suite de moments restitués. Ils se détachent sur le fond d’une réalité impossible à imaginer pour ceux qui ne l’ont pas vécue. Charlotte Delbo évoque les souffrances subies et parvient à les porter à un degré d’intensité au-delà duquel il ne reste que l’inconscience ou la mort. Elle n’a pas voulu raconter son histoire, non plus que celle de ses compagnes ; à peine parfois des prénoms. Car il n’est plus de place en ces lieux pour l’individu. (Minuit)

« Une voix qui chuchote, déchirante. Un chuchotement à fleur de vie et d’horreur. Cette voix une fois entendue vous obsède, ne vous quitte plus. Je ne connais pas d’œuvre comparable à celle de Charlotte Delbo, sinon Guernica, sinon le film Nuit et brouillard, même pudeur, même déchirure, même atroce tendresse, chez cette femme, chez Alain Resnais. Cette douloureuse et bouleversante incantation est de ces livres rares qui laissent soudain le lecteur en pays étranger à lui-même. » François Bott (L’Express, 1970)

Aucun de nous ne reviendra, Minuit, 1965

Écoutez un extrait

  • Septembre 2017
  • 1 CD MP3
  • texte intégral
  • 3h28
  • 22 €
  • EAN 3328140022278
  • Téléchargement
  • 19,99 €
  • EAN 3328140022353

La Presse en parle

La voix grave de Dominique Reymond, posée, restitue l’urgence des mots de Charlotte Delbo. Elle permet d’écouter l’intensité de la soif et de la faim dans une vie fracassée et le silence glacial d’ “une gare où ceux qui arrivent ne sont jamais arrivés, ceux qui sont partis ne sont jamais revenus”.

MK, Charlie Hebdo, 25 octobre 2017, lire l’article

Aucun de nous ne reviendra de Charlotte Delbo lu par Dominique Reymond est classé par le magazine Lire parmi les trois meilleurs livres audio de l’année 2017.

Lire, décembre 2017

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