Écrits de prison

Prix Sakharov 1995

Leyla Zana

Symbole de courage civique, militante pour la reconnaissance de l’identité kurde, pour l’entente entre les peuples turc et kurde et pour la démocratisation de la Turquie, Leyla Zana a été la première femme kurde élue députée au Parlement dans son pays (1991).

Née en 1961 dans une famille pauvre d’un village kurde, elle est mère de deux enfants. Leyla Zana fut arrêtée et torturée une première fois en 1988 pour son action en faveur des droits de l’homme. Après la fin de la dictature militaire et son élection au Parlement, elle est à nouveau arrêtée, avec cinq autres députés kurdes, déchue de son mandat et condamnée en décembre 1994 à quinze ans de prison, sous le seul prétexte de déclarations faites dans le cadre de son activité parlementaire. Le Parlement européen prend sa défense et lui décerne, le 9 novembre 1995, le prix Sakharov pour la liberté de l’esprit. Leyla Zana fut finalement libérée en juin 2004, sous la pression de l’Union européenne, mais le 4 décembre 2008, elle est à nouveau condamnée à dix ans de prison ferme pour avoir fait des déclarations faisant l’éloge du PKK dans ses discours.

Leyla Zana

Écrits de prison

Traduit du kurde et du turc par Kendal Nezan

Préface de Claudia Roth

Prix : 12 €

« Je voudrais, par ce recueil, transmettre aux femmes kurdes comme à toutes les autres, le même message de combat : Parlez ! Prenez la parole ! Exprimez-vous par tous les moyens ! Que nul ne puisse plus jamais nous dire : “Femme, tais-toi !” Refusons de nous taire ! Parler librement c’est déjà une avancée décisive sur le chemin de la liberté. » Leyla Zana, 25 mai 1995

  • 1995
  • 180 p.
  • 12 €
  • EAN 9782721004604

La Presse en parle

Des lettres d’une toute jeune femme de 34 ans qui veut faire savoir au monde la tragédie de son peuple, les centaines de villages brûlés, les forêts rasées, les millions de gens déplacés, les militants assassinés par les escadrons de la mort. Leyla Zana, petite paysanne des montagnes du Kurdistan, est devenue l’amie de Danielle Mitterrand, de Ségolène Royal, d’Antoinette Fouque. Leyla et Mehdi Zana ont deux enfants. C’est pour eux, pour leurs racines que Leyla se bat depuis sa prison.

Elle, 5 février 1996

Celle qui fut, petite paysanne kurde quasi analphabète, mariée à quatorze ans par sa famille, parle avec beaucoup de passion de son combat de femme dans un pays sous-développé et musulman. « Femme, tais-toi »: ainsi commence son texte. C’est cela qu’une femme entend le plus souvent dans sa vie. Elle rend hommage à Taslima Nasreen et aux femmes algériennes qui mènent un semblable combat. Du fond de sa prison, Leyla Zana montre l’exemple en refusant de se laisser bâillonner.

L’Humanité, lundi 15 janvier 1996