Ariel
Sylvia Plath

Américaine d’origine autrichienne, née dans le Massachusetts en 1932, Sylvia Plath mena une double carrière d’écrivaine et d’universitaire aux États-Unis, avant d’émigrer en Angleterre, à l’âge de vingt-trois ans. Elle mit fin à ses jours en 1963.

Sylvia Plath

Sylvia Plath

Ariel

Traduit de l’américain par Laure Vernière

Considéré comme le chef-d’œuvre de Sylvia Plath, Ariel est inspiré par l’impossible deuil du père et la trahison de l’homme aimé. Ariel livre une parole charnelle, haletante et sombre.

« Je connais le fond, dit-elle. Je le connais
par ma grande racine :
Qu’est-ce qui vous fait peur ?
Moi je n’ai pas peur : je suis allée là-bas.
Est-ce la mer que vous entendez en moi,
ses insatisfactions ?
Ou la voix du rien qui fut votre folie ?
J’ai souffert l’atrocité des soleils couchants,
Écorchée jusqu’à la racine
Mes fibres rouges brûlent et se crispent,
une poignée de barbelés.
Je suis habitée par un cri.
Chaque nuit il sort à tire d’aile
Cherchant, de ses crochets, quelque
chose à aimer.
Je suis terrifiée par cette chose sombre
Qui dort en moi ;
Tout le jour je sens ses manèges, doux
et feutrés, sa malveillance.
Des nuages passent et se dissipent.
Seraient-ce les visages de l’amour, leur pâleur
irrémédiable ?
Est-ce pour cela que je me bouleverse le cœur ? » S. P.

Ce livre est paru en livre audio lu par Isabelle Carré dans la collection La Bibliothèque des voix.

  • 1978 (Réédition Gallimard avec une nouvelle traduction, 2009)
  • 96 p.

La Presse en parle

Voilà une grande poésie qui s’avance humblement : une imagerie complexe à base de cruauté (objets qui déchirent, font mal…), un sentiment très vif des choses de la nature, du brin d’herbe et du murmure de l’oiseau, une « métaphysique concrète ». Ici la parole monte du ventre, des reins, de la chair la plus sombre et la plus vraie. Loin de toute référence épaisse, cette parole est corps. Parole souvent haletante, menacée par le silence environnant, presque broyée par les meules du malheur. Sylvia Plath a crié une fois : « Mourir est un art, comme tout le reste. Je le fais exceptionnellement bien. » C’est à Laure Vernière que nous devons de lire en français Ariel, journal d’une autre Saison en enfer.

André Laude, Les Nouvelles littéraires, 18-25 mai 1978

Bibliographie

Aux éditions des femmes-Antoinette Fouque

Autres éditeurs

  • La Cloche de détresse, Denoël, 1977 – Gallimard, 1988
  • Carnets intimes, journal, Le livre de poche, 1997
  • Dimanche chez les Minton et autres nouvelles, Folio, 2013
  • Œuvres. Poèmes, romans, nouvelles, contes, essais, journaux, Quarto/Gallimard, 2011