Mutinerie et autres textes
Ulrike Meinhof

Journaliste, Ulrike Meinhof (1934-1976) rejoint à la fin des années 1960, la Fraction armée rouge dont elle devient rapidement la tête pensante. Elle participe à la libération d’Andreas Baader en 1970 ainsi qu’à plusieurs attentats en Allemagne, dont celui de la destruction de l’ordinateur américain chargé de programmer les bombardements au Vietnam. Elle est arrêtée le 15 juin 1972 à la suite d’une dénonciation et condamnée à huit ans de prison le 29 novembre 1974. Elle sera retrouvée pendue dans sa cellule.

Ulrike Meinhof

Ulrike Meinhof

Mutinerie et autres textes

Déclarations et analyses des militants de la Fraction armée rouge emprisonnée à Stammheim.

Traduit par Johanna Stute et le collectif de traduction des éditions des femmes

Mutinerie est un « scénario » réalisé en 1970 pour une émission télévisée sur et avec les filles du foyer de rééducation Eichenhof à Berlin-Ouest. Le réel fait sauter l’écran de la représentation. L’éducation surveillée comme punition, pour ceux qui n’ont pas voulu se résigner à leur condition, et comme chantage. « La violence produit la contre-violence » et, au Eichenhof, la « bamboulé », la mutinerie, éclate, spontanée, la nuit de la grande colère où la révolte exaspérée casse tout, aveuglément encore, pour tenter désespérément de défaire les murs.
L’émission ne sera jamais diffusée.
Les autres textes sont des articles d’Ulrike Meinhof, journaliste à Konkret, lettres de prison, déclarations collectives, lors du procès des membres de la Fraction armée rouge, analyses…

« Ce que la classe dirigeante hait en nous, c’est que la révolution, malgré cent ans de répression, de fascisme, d’anticommunisme, de guerres impérialistes, de génocides, relève à nouveau la tête… » U.M.

  • 1977
  • 221 p.
  • EAN 9782721001085

La Presse en parle

Les éditions Des femmes prennent la position de contribuer à briser la censure qui pèse sur les textes de la Fraction dans le souci non pas de prendre parti pour ou contre, mais dans le but d’informer les lecteurs, l’opinion publique, afin d’approcher ceux et celles qui peuvent de nos jours étonner, choquer, horrifier, faire trembler… Bref ! Afin de les comprendre. […] Dans Mutinerie et autres textes, on trouve, outre un scénario pour une émission télévisée tournée en avril 70 avec les filles du foyer de rééducation du Eichenhof à Berlin, des textes dans lesquels Ulrike Meinhof analyse l’Allemagne de 1960 et dans lesquels elle l’estime identique à l’Allemagne de 1933, parce qu’alors comme jadis, on traite les syndicalistes d’ennemis du peuple, que les grèves ne sont pas envisagées pour ce qu’elles sont mais comme des insurrections, et qu’on oppose aux luttes salariales l’état d’exception.

Françoise Lalande, La Pensée et les Hommes, No 2-3, 1978