La face cachée d’Ève
Nawal El Saadawi

Nawal El Saadawi (1931-2021), sage-femme puis psychiatre égyptienne, est l’autrice d’une œuvre audacieuse mise au service de la lutte contre les violences machistes. Excisée à 6 ans, réchappée in extremis à 10 ans d’un mariage forcé, elle écrit Ferdaous après la pendaison d’une détenue de la prison de Kanater dont elle a recueilli le témoignage. Censurée, démise de ses fonctions, menacée de mort par l’ordre établi qu’elle dérange, elle s’exile un temps aux États-Unis et devient consultante pour l’ONU. Elle s’éteint au Caire à presque 90 ans, sans avoir jamais cessé de lutter.

Nawal El Saadawi

Nawal El Saadawi

La face cachée d’Ève

Les femmes dans le monde arabe

Traduit de l’anglais par Elisabeth Geiger van Essen

C’est à partir de sa propre histoire et aussi de ses dialogues avec des femmes et des hommes, qui ont eu recours à elle en tant que médecin, que Naoual el Saadaoui a élaboré cet essai sur les femmes dans le monde arabe, analysant les causes et les conditions de leur exploitation.

« Nous femmes des pays arabes, nous savons que nous subissons encore l’esclavage, mais nous savons aussi que celui-ci n’est pas lié au fait que nous sommes orientales ou arabes, ou que nous faisons partie des sociétés islamiques, mais au système patriarcal qui domine le monde depuis des millénaires. La seule façon de nous libérer, c’est de nous débarrasser de ce système. Les femmes n’accéderont jamais à la liberté si elles ne parviennent pas à s’organiser en un front politique assez puissant, conscient et dynamique […]. Si le prix de la liberté est élevé, nous savons par expérience que le tribut de l’esclavage l’est bien plus encore. » N.E.S.

  • 1982
  • 411 p.
  • EAN 9782721002260

La Presse en parle

L’auteure est docteure, elle connaît parfaitement les femmes de son pays, l’Égypte, pour les avoir longuement écoutées ou guéries de sévices infligés par les hommes ou simplement par la tradition. Elle a aussi énormément voyagé dans tout le monde arabe ; mais ses observations dépassent de loin ses frontières. Partant de centaines de cas soigneusement relatés et analysés, elle démonte les mécanismes d’une société dominée par le système patriarcal depuis l’apparition de l’esclavage, et qui a engendré l’oppression de la femme. Cette société n’est ni spécialement arabe, ni spécialement orientale. C’est la nôtre. Un livre clair, intelligent, dur comme la condition des femmes.

C.-M.-S., La Vie, 20 mai 1982

Bibliographie